• ...

    Petit retour sur les mots-valises, ces enfants illégitimes nés de la contraction de deux ou plusieurs mots en un seul, espace de liberté où les hybridations les plus baroques sont permises. 

     ABSENTHÉISME : doctrine religieuse qui affirme que Dieu existe, mais qu'il n'est pas là en ce moment.

  • FICHE TECHNIQUE

     


    votre commentaire
  • FICHE TECHNIQUE

     


    votre commentaire
  •  


    votre commentaire
  • FICHE TECHNIQUE

     


    votre commentaire
  • L'enfer, c'est moi-même

    Il y a en moi un fragment de l’Autre. Mon existence est un combat sans merci dont l’issue est le contrôle de moi-même. Tour à tour, nous nous partageons une vie morcelée, constituée de mes actions, comme des siennes. Je me bats pour obtenir quelques semaines, quelques jours, quelques secondes d’un sursis dont je ne connais jamais le terme. Un répit qui me permet de construire, de réussir, de me sentir vivante.

    L’Autre m’entraîne vers l’obscurité. Il m’emprisonne d’une léthargie destructrice et m’éloigne de tout ce qui m’est cher. Patiemment, avec difficulté, je crée des liens ; l’Autre les détruit en aussi peu de temps qu’il n’en faut pour le dire. Il me murmure des pensées empoisonnées dont le fiel infecte mon âme de méfiance, de rancœur, de lassitude. J’abandonne ce que j’aime avant d’être abandonnée, je lâche prise ; je dérive.

    Et je me retrouve seule avec l’Autre, seule avec moi-même.

    L’Autre hante mes rêves et les sature d’angoisses qui transpirent de mon être à chaque réveil. L’aube est une lutte pour reprendre l’avantage et réparer les ravages de l’obscurité.

    Et je vaincs l’Autre, irrémédiablement.

    Un nouveau jour commence. Il est temps de tout reconstruire, jusqu’à la prochaine fois.


    votre commentaire
  • Ono

     

    FICHE TECHNIQUE   Tout le monde parle de Je, qui peut-il bien être ce Je ? Il m'est totalement inconnu, pourtant tous, mon grand-père, ma grand-mère, mes oncles, mes tantes, mes cousins, mes cousines, même les voisins parlent de Je. Ma mère aussi complote avec Je, elle me dit : Je repasse ton linge, Je fais la vaisselle, Je veux que tu sois sage, Je me demande si tu as bien rangé tes jouets ?
    M'enfin pour qui se prend-t-il ce Je ? Il s'occupe de mes affaires, commande, ordonne, interroge ma mère sans cesse à mon propos, pourquoi veut-il savoir tout ça cet homme de ménage ?
    Et il est où, jamais on ne le voit, enfin moi jamais, et toi ?
    Comment faire pour découvrir qui est ce Je dont tous parlent tout le temps ?
    Observons, Je par-ci, Je par-là, il n'y en a que pour lui on dirait.
    Ah ! Non ! Il me parle aussi, toujours ce Je qui s'immisce.
    Je ne le supporte plus ... Je ?
    Je ! C'est moi. Je ! C'est toi, c'est nous tous, on dit tous je ?
    Ben oui gros bêta, quand on parle de soi, nous disons je, qu'est ce qu'il y a ?
    Tu croyais quoi ? demande ma mère.
    Oh moi rien, je ne croyais rien, non, rien ...

    Je suis réellement devenu moi ce jour là, je prends pleinement conscience de ma personne, le bébé qui m'habitait encore est enfin mort. Je suis un garçonnet concentré et aventureux, rêveur diraient sûrement mes oncles ! Demain je rentre au cours préparatoire et j'ai hâte d'y être.

     


    votre commentaire
  • Je est un autre


    votre commentaire
  • La TAZ (Temporary Autonomous Zone), ou Zone Autonome Temporaire, ne se définit pas. Des "Utopies pirates" du XVIIIe au réseau planétaire du XXIe siècle, elle se manifeste à qui sait la voir, "apparaissant-disparaissant" pour mieux échapper aux Arpenteurs de l'Etat. Elle occupe provisoirement un territoire, dans l'espace, le temps ou l'imaginaire, et se dissout dès lors qu'il est répertorié. La TAZ fuit les TAZs affichées, les espaces "concédés" à la liberté : elle prend d'assaut, et retourne à l'invisible. Elle est une "insurrection" hors le Temps et l'Histoire, une tactique de la disparition.
    Le terme s'est répandu dans les milieux internationaux de la "cyber-culture", au point de passer dans le langage courant, avec son lot obligé de méprises et de contresens.
    La TAZ ne peut exister qu'en préservant un certain anonymat ; comme son auteur, Hakim Bey, dont les articles "apparaissent" ici et là, libres de droits, sous forme de livre ou sur le Net, mouvants, contradictoires, mais pointant toujours quelques routes pour les caravanes de la pensée.


    votre commentaire
  • FICHE TECHNIQUE


    votre commentaire
  • FICHE TECHNIQUE

    Au peuple du Mexique,

    Aux peuples et gouvernements du monde,

    Frères,

    Elle ne mourra pas, la fleur de la parole. Le visage invisible de celui qui la dit aujourd’hui peut mourir, mais la parole revenue du fond de l’histoire, du fond de la terre, la superbe du pouvoir ne pourra plus l’arracher. Nous sommes nés de la nuit. En elle nous vivons. Nous mourrons en elle. Mais la lumière sera demain pour tous, pour tous ceux qui pleurent la nuit, auxquels le jour est refusé, ceux pour qui la mort est un don, auxquels la vie est interdite. Pour tous, la lumière. Pour tous, tout. Pour nous, la douleur et l’angoisse, pour nous la joyeuse rÈbellion, pour nous le futur fermé, pour nous, la dignité insurgée. Pour nous, rien.

    • Nous luttons pour qu’on nous écoute et le mauvais gouvernement crie sa superbe et à coups de canon se bouche les oreilles.
    • Nous luttons par faim et le mauvais gouvernement offre plomb et papiers aux estomacs de nos enfants.
    • Nous luttons pour un toit digne et le mauvais gouvernement détruit nos maisons et notre histoire.
    • Nous luttons pour le savoir et le mauvais gouvernement distribue ignorance et mépris.
    • Nous luttons pour la terre et le mauvais gouvernement offre des cimetières.
    • Nous luttons pour un travail digne et juste, et le mauvais gouvernement achète et vend corps et hontes.
    • Nous luttons pour la vie et le mauvais gouvernement offre la mort comme avenir.
    • Nous luttons pour qu’on respecte notre droit de gouverner et de nous gouverner, et le mauvais gouvernement impose aux plus nombreux la loi des moins nombreux.
    • Nous luttons pour la liberté de la pensée et du chemin, et le mauvais gouvernement donne prisons et tombeaux.
    • Nous luttons pour la justice, et le mauvais gouvernement est plein de criminels et d’assassins.
    • Nous luttons pour l’histoire et le mauvais gouvernement offre l’oubli.
    • Nous luttons pour la Patrie, et le mauvais gouvernement rêve du drapeau et de la langue de l’étranger.
    • Nous luttons pour la paix, et le mauvais gouvernement annonce guerre et destruction.

    Toit, terre, pain, santé, éducation, indépendance, démocratie, liberté, justice et paix. Tels furent nos drapeaux à l’aube de 1994. Telles furent nos demandes pendant la longue nuit des 500 ans. Telles sont, aujourd’hui, nos exigences.

    Notre sang, et notre parole, allumèrent dans la montagne un feu tout petit et nous l'avons porté vers la maison du pouvoir et de l'argent, des frères et soeurs d’autres races et d’autres langues, d’autres couleurs et de même coeur, protégèrent notre lumière et en elle burent leurs propres feux.

    Vint le puissant pour nous éteindre de son souffle violent, mais notre lumière se grandit d’autres lumières. Le riche rêve d’éteindre la lumière source. C’est inutile, il y a beaucoup de lumières à présent, et toutes sont la source.

    Le superbe veut éteindre une rébellion que son ignorance situe à l’aube de 1994. Mais la rébellion qui porte maintenant visage brun et langue véritable n’est pas née d’aujourd’hui. Avant, elle parla en d’autres langues, sur d’autres terres. Elle marcha dans bien des montagnes et bien des histoires, la révolte contre l’injustice. Elle a parlé déjà en langue náhuatl, en paipai, kiliwa, cucapa, cochimi, kumiai, yuma, séri, chontale, chinantèque, pamé, chichimèque, otomi, mazahua, matlazinca, ocuiltèque, zapotèque, soltèque, chatino, papabuco, mixtèque, cuicatèque, triqui, amuzgo, mazatèque, chocho, izcatèque, huavé, tlapanèque, totonaque, tepehua, popoluca, mixé, zoqué, huastèque, lacandon, maya, chol,tzeltal, tzotzil, tojolabal, mamé, téco, ixil, aguacatèque, motocintlèque, chicomuceltèque, kanjobal,jacaltèque, quiché, cakchiquel, ketchi, pima,tepehuan, tarahumara, mayo, yaqui, cahita, opata, cora, huichol, purépécha et kikapu. Elle parla et parle espagnol. La rébellion n’est pas affaire de langue, c’est affaire de dignité et d’être humains.

    Si nous travaillons ils nous tuent, si nous vivons ils nous tuent. Il n’y a pas de place pour nous dans le monde du pouvoir. Si nous luttons ils nous tueront, mais ainsi nous nous ferons un monde où nous ayons tous notre place et puissions vivre tous sans la mort à la bouche. Ils veulent nous prendre la terre pour qu’il n’y ait plus de sol pour nos pas. Ils veulent nous voler l’histoire pour que l’oubli étouffe notre parole. Ils ne veulent pas de nous indiens. Ils nous veulent morts.

    Pour le puissant, notre silence était son désir. En silence nous mourions, sans parole, nous n’existions pas. Nous avons lutté pour parler contre l’oubli, contre la mort, pour la mémoire et pour la vie. Nous luttons par peur de mourir la mort de l’oubli.

    Parlant de son coeur indien, la Patrie retrouve dignité et mémoire.

    http://zapatista.over-blog.fr/


    votre commentaire